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comprendre ; mais une fois bien comprises, on voit qu’elles ne sont ni fausses, ni inutiles. Ainsi, quand Aristote définit le mouvement : l’Acte du possible, il faut, au lieu de s’étonner, tacher de savoir ce que signifie cette formule. Celle-là s’éclaircira tout à fait pour nous, si nous nous rappelons ce qu’il vient de dire de la forme et de la matière. La matière est l’indéterminé ; la forme est au contraire ce qui détermine l’être et le fait ce qu’il est. Il y a donc un mouvement pour que la forme se joigne à la matière ; et comme il n’y a pas de mouvement en dehors des choses, il faut toujours, quand l’être change, que le changement se produise ou dans la substance, ou dans la quantité, ou dans la qualité, ou dans le lieu de l’être. Mais comme l’être peut être ou réel ou simplement possible, c’est le passage du possible au réel qui constitue le mouvement, et voilà comment le mouvement est défini : l’Acte ou la réalisation du possible, en tant que possible. Par exemple, l’airain est la statue en puissance, c’est-à-dire que l’airain peut devenir statue ; mais ce n’est pas en tant qu’airain qu’il est mis en mouvement ; c’est seulement en tant que mobile. Le mouvement n’a lieu qu’au moment même de l’acte ; il n’existe ni avant ni après. L’acte d’une maison qui est à construire,