Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/415

Cette page n’a pas encore été corrigée

contraire à la destruction naturelle. Il y a également des générations qui ont lieu par force, et qui ne sont pas fatalement régulières. On pourra donc dire que celles-là sont contraires aux générations naturelles. Il y a aussi des accroissements violents, comme il y a des destructions violentes ; par exemple, les accroissements irréguliers de ces corps auxquels la volupté donne une puberté précoce, ou les développements prématurés de ces froments qu’on cultive de certaine manière, et dont l’épi est fort sans qu’ils aient de profondes racines dans le sol. Mais peut-on étendre ceci aux mouvements d’altération ? Et, parmi les altérations, peut-on distinguer les unes qui sont violentes et les autres qui sont naturelles ? Par exemple, tels malades ne sont pas guéris dans les jours critiques où l’on attendait la guérison, et tels autres sont guéris ces jours-là, comme on l’avait prévu. Dira-t-on que ceux qui sont guéris hors des jours critiques, subissent une altération contre nature, et que les autres sont altérés naturellement ?

Une conséquence à noter, c’est que, dans cette hypothèse, les destructions seront contraires les unes aux autres, selon que les unes seront naturelles et les autres violentes, et qu’elles ne le seront pas seulement aux générations. Mais où serait, en ceci, la difficulté ? Et rie peut-on pas dire déjà que telle destruction est contraire à telle autre, en ce que l’une peut être agréable, et l’autre être pénible ? Par conséquent, on ne peut pas dire que la destruction est contraire à la destruction d’une manière absolue, c’est-à-dire en tant que destruction ; mais elle l’est simplement en tant que l’une des deux destructions