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s’éloigne de cette immuabilité, de même que la génération y tend et y va.

IX.

Je passe à. na autre ordre de questions sur l’opposition des mouvements, et je vais m’occuper des mouvements qui sont contraires les uns aux autres en ce sens que les uns sont naturels, et les autres forcés et contre nature. Mais, d’abord, je demande pourquoi, cette opposition étant manifeste pour les mouvements ou changements et repos qui ont lieu dans l’espace, elle semble ne plus exister dans les autres espèces de changements. Ainsi, il ne semble pas qu’il y ait, en fait d’altération, une altération naturelle et une altération contre nature ; car la santé, par exemple, ne paraît pas être plus selon la nature que la maladie ; la blancheur n’est pas plus naturelle que la couleur contraire ; l’accroissement n’est ni plus ni moins naturel que le dépérissement. Aucun de ces changements ne sont contraires les uns aux autres, en ce sens que ceux-ci seraient contre nature et ceux-là naturels, pas plus que l’accroissement n’est à cet égard contraire à l’accroissement, pas plus que la génération n’est contre la nature ou selon la nature plutôt (lue la destruction. Toutes deux sont également naturelles ; car il n’y a rien de plus conforme à la nature que de vieillir ; et on ne voit pas, dans le cercle même de la génération, que l’une soit naturelle tandis que l’autre serait contre nature. Mais ici l’opposition est bien réelle ; car ce qui se fait par force est contraire à la nature ; et, par exemple, la destruction violente sera, comme étant contre nature