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Mais, je le répète, ce ne sont pas là de véritables mouvements ; ce ne sont que des changements.

Du reste, quand je dis que le mouvement se passe toujours entre des contraires, je comprends aussi les mouvements qui vont vers des intermédiaires ; car les intermédiaires jouent le rôle de contraires, et le mouvement les prend comme tels, quel que soit celui des contraires vers lequel il se dirige, ou duquel il s’éloigne. Ainsi, l’objet passe du gris au blanc, comme il y passerait du noir ; et il passe du blanc au gris, comme il passerait au noir tout aussi bien ; et, réciproquement, il passe du noir au gris, comme il passerait au blanc, parce que le gris, qui est l’intermédiaire, se rapporte cl’ une certaine manière à l’un et à l’antre des extrêmes, ainsi que je l’ai expliqué déjà plus d’une fois.

Donc, on doit entendre qu’un mouvement est contraire à un autre mouvement, quand ce mouvement part d’un contraire pour aller à son contraire, et que le second mouvement part de ce second contraire pour aller à l’autre, C’est la cinquième nuance indiquée un peu plus haut.

VIII.

Après avoir vu comment le mouvement est contraire au mouvement, il faut examiner, en outre, comment le repos est contraire au mouvement ; et ce sujet vaut également la peine d’être éclairci. Absolument parlant, c’est le mouvement qui est le contraire du mouvement ; mais le repos aussi y est opposé. Seulement, le repos est une privation : mais la privation peut bien, à certains égards,