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mouvement qui va de la maladie à la santé.

L’analyse des différents cas qu’on voudrait observer, pourrait servir à montrer quels sont ici les contraires véritables. Mais il suffit d’en indiquer quelques-uns pour qu’on puisse conclure tous les autres par induction. Ainsi, dans le mouvement d’altération, devenir malade est bien le contraire de recouvrer la santé ; être instruit est bien le contraire d’être trompé, à moins qu’on ne se trompe soi-même ; car c’est bien aller vers des contraires, quoique d’ailleurs il soit possible d’arriver à la science ou à l’erreur, soit par soi-même, soit par autrui. Et, de même, dans le mouvement de translation, le mouvement en haut est le contraire du mouvement en bas, puisque le haut et le bas sont des contraires dans le sens de la longueur ; le mouvement à droite est le contraire du mouvement à gauche, puisque la droite et la gauche sont des contraires dans le sens de la largeur ; enfin, le dessus est contraire an dessous, puisque ce sont des contraires en profondeur.

Quant à la troisième nuance, celle où l’on indique seulement que le mouvement va vers les contraires, ce n’est pas, à vrai dire, un mouvement ; c’est bien plutôt un changement, et, par exemple, devenir blanc, sans qu’on indique que ce soit en partant d’un autre état. Dans les cas où il n’y a pas de contraires, ce n’est plus un mouvement, puisque tout mouvement suppose nécessairement des contraires. Mais le changement qui part du même point est contraire au changement qui va vers ce même point. Ainsi, la génération est le contraire de la destruction, bien que toutes les deux soient des changements et non des mouvements ; et la perte est le contraire de l’acquisition.