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quelque sorte hypothétique ; c’est-à-dire que certaines données étant admises, il en résulte nécessairement certaines conséquences. Ainsi, la maison devant être construite, il faut nécessairement que les matériaux les plus lourds et les plus solides soient dans les fondations, et que les plus légers soient au faite. C’est encore de la même manière que la scie, pour accomplir son œuvre, doit nécessairement avoir des dents de fer. Mais ni la maison ni la scie ne sont nécessaires ; ce qui l’est uniquement, c’est que, tel but devant être atteint, il faut employer tels moyens pour atteindre ce but. Le nécessaire même en mathématiques est simplement consécutif, comme il l’est dans la nature ; et le domaine de la nécessité est beaucoup plus restreint qu’on ne l’a cru, en s’en rapportant à une étude trop superficielle.

Après cette magnifique apologie de la nature, Aristote en arrive au mouvement, et il essaie d’abord de le définir avant de l’expliquer. La définition du mouvement telle que l’a donnée Aristote est célèbre ; et elle a été bien des fois tournée en ridicule, bien qu’elle ne le mérite pas plus que la théorie de la matière et de la forme. Pour ces abstractions, le point vraiment difficile, c’est de les