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peu plus loin, sur cette nuance qui rentre aussi dans la cinquième. Mais il semble que l’opposition des mouvements doit se caractériser plutôt par le contraire oit arrive le mouvement que par le contraire d’où le mouvement part ; car ce dernier repousse, en quelque sorte, la contrariété dont il se dégage, tandis que l’autre la conquiert et la gagne. Donc, tout mouvement se désigne par le but où il tend, bien plutôt que par le but d’où il s’éloigne ; et c’est ainsi qu’on appelle guérison, le mouvement vers la santé, et malaise, le mouvement vers la maladie.

A la suite de ces deux nuances, il y en a deux autres qui sont la troisième et la cinquième, c’est-à-dire le mouvement qui va vers les contraires, et celui qui va vers les contraires en partant aussi des contraires. Y a-t-il ici le mouvement contraire que nous cherchons ? D’abord, il est clair que les mouvements qui vont vers les contraires doivent nécessairement aussi partir des contraires. Mais entre ces cieux nuances, la façon d’être n’est pas tout à fait identique ; et, par exemple, ce qui va vers la santé n’est pas absolument ce qui s’éloigne de la maladie ; ni réciproquement, ce qui s’éloigne de la santé n’est pas précisément la même chose que ce qui va vers la maladie. C’est qu’il ne faut pas confondre le changement et le mouvement ; et, par mouvement, il faut entendre le changement d’un certain sujet en un autre sujet, comme le passage du blanc au noir, Par suite, il y aura un mouvement contraire dans la cinquième nuance que nous avons indiquée, c’est-à-dire celle où le mouvement qui va d’un contraire au contraire est considéré comme contraire au mouvement de ce second contraire au premier ; et, par exemple, le mouvement qui va de la santé à la maladie est contraire au