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temps, quelque petit qu’on le suppose, à chaque transmission. Ainsi, les choses se suivent et se tiennent parce que le temps où elles se passent est continu ; et, à son tour, le temps est continu parce que les mouvements le sont. Enfin, les mouvements eux-mêmes sont continus, quand leurs extrémités se confondent en une seule.

Par conséquent, pour que le mouvement soit continu et un, il faut ces trois conditions : qu’il soit le même en espèce, qu’il soit produit par une seule chose, et qu’il se passe dans un seul temps. Quand je dis dans un seul temps, je comprends qu’il n’y.ait point d’arrêt ni d’immobilité, quelle qu’elle soit, dans l’intervalle ; car, si le mouvement, venait à défaillir un seul instant, il y aurait nécessairement un repos, Il y a plusieurs mouvements, et non plus un seul, là où il se trouve le moindre intervalle de repos ; et, dès lors, si un mouvement vient à être interrompu par un temps d’arrêt, ce mouvement cesse d’être un et continu. Or, il est interrompu du moment qu’il y a le plus léger temps intermédiaire. Mais, pour un mouvement qui n’est point un et le même sous le rapport de l’espèce, il n’y a rien de pareil, lors bien même que le temps ne présente pas de lacune. Le temps est bien un ; mais, spécifiquement, le mouvement est autre ; car, lorsque le mouvement est un et le même, il est nécessairement un aussi en espèce ; mais il n’y a pas nécessité, quand il est un en espèce, qu’il soit un d’une manière absolue ni absolument continu.

Telles sont les conditions requises pour qu’on puisse dire d’un mouvement qu’il est un seul et même mouvement.

Il y a encore une autre manière d’entendre l’unité de