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par exemple, c’est l’espèce, comme tout à l’heure c’était la couleur blanche, Il faut, en second lieu, que le moment où le mouvement s’accomplit soit un et identique aussi, c’est-à-dire que le temps s’écoule sans aucune interruption. Enfin, il faut que l’objet qui est en mouvement soit un comme le temps et le lieu, sans que ce soit indirectement et par une simple communauté de genre. Ainsi, il ne doit pas être un indirectement et par accident, comme lorsqu’on dit que Coriscus et le blanc sont une seule et même chose ; car l’essence du blanc c’est de pouvoir devenir noir, et l’essence de Coriscus est de marcher en se promenant ; et si le blanc et Coriscus ne font qu’un, c’est d’une façon tout indirecte et détournée. L’objet qui est en mouvement ne doit pas non plus être un par une simple communauté d’espèce ou de genre ; il doit être un par son individualité propre, et numériquement. Ainsi, deux hommes attaqués d’ophtalmie se guérissent en même temps de la même maladie qui les fait souffrir. Leur ophtalmie n’est pas cependant une seule et même ophtalmie, numériquement parlant, puisqu’il y a deux malades ; elle n’a d’unité que sous le rapport de l’espèce. Mais l’objet aurait beau être un, et l’espèce aussi, il faut encore que le temps soit un comme l’espèce et l’objet, pour qu’il y ait unité de mouvement. Supposez, en effet, que Socrate éprouve un certain changement qui soit un spécifiquement, mais qu’il l’éprouve dans nu temps autre, et que chaque fois qu’il l’éprouve ce soit toujours dans des temps différents, il n’y aura plus là d’unité de mouvement. Pour que le mouvement éprouvé par Socrate fût un et le même, il faudrait admettre qu’une chose détruite peut redevenir numériquement une et la même ; mais, si