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Par conséquent, n’est-il pas évident que le mouvement est autre quand le sens dans lequel il a lieu, est autre ?

Or, le mouvement circulaire est spécifiquement différent du mouvement en ligne droite.

Voilà donc ce qu’on doit entendre par nu mouvement un et identique, soit en espèce, soit en genre.

Mais, sans faire cette distinction, et à prendre les choses d’une manière absolue, le mouvement est un quand il est un en essence et en nombre. En analysant les choses avec soin, nous allons voir quel est le mouvement qu’on peut qualifier ainsi. Quand nous disons que le mouvement est un, il y a trois termes à considérer : l’objet qui se meut, le lieu où il se meut, et le temps dans lequel il se meut. Par l’objet, j’entends qu’il doit y avoir nécessairement quelque chose qui se meuve : un homme, par exemple, qui change de place ; un morceau d’or, qui change de forme. Il faut, en outre, que le mouvement ait lieu dans quelque chose, soit l’espace qui est parcouru, soit la qualité qui change de nature ou de degré. Enfin, il faut qu’il ait lieu durant un certain temps, puisque tout mouvement, quel qu’il soit, doit avoir une certaine durée. Entre ces trois termes, l’unité de mouvement générique et spécifique ne peut se trouver que dans le lieu où le mouvement se passe, de même que la continuité du mouvement ne peut être constituée que par la continuité du temps. Mais, l’unité absolue du mouvement ne peut venir que de la réunion des trois termes que nous venons d’indiquer ; il faut que l’objet soit un, que le lieu soit un, et que le temps soit un aussi, pour que l’on puisse dire que le mouvement est un absolument. En effet, ce dans quoi le mouvement se passe doit être un et indivisible ; et,