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et sur les objets auxquels ces ternies peuvent s’appliquer.

VI.

Une suite assez naturelle de tout ce qui précède, c’est de se demander ce qu’on doit entendre par l’unité de mouvement, et ce que c’est qu’un mouvement un. Cette expression peut, selon nous, avoir plusieurs sens, parce que le mot même d’unité peut en avoir aussi plusieurs.

Ainsi, d’abord le mouvement peut être appelé génériquement un, sous le rapport de la catégorie où on le considère. Par exemple, tout mouvement de translation est un, relativement à son genre, tandis que l’altération diffère génériquement de la translation, attendu que son genre est autre. Le mouvement est un spécifiquement lorsqu’étant un en genre, il est un, en outre, dans une espèce indivisible et particulière. Pour expliquer ce que j’entends par espèce indivisible, je prends la couleur qui est un genre, et j’y distingue la couleur blanche et la couleur noire qui sont des espèces. Tout mouvement qui mène à la couleur blanche, est spécifiquement identique à tout mouvement qui mène à la couleur blanche, de même que tout mouvement qui mène à la couleur noire, est identique spécifiquement à tout mouvement qui mène à la couleur noire ; mais spécifiquement, la couleur noire n’est pas la même que la couleur blanche, bien que, relativement à la couleur, qui est leur genre, elles soient identiques. Ainsi, le mouvement est un dans chacune de ces espèces ; mais il est différent d’une espèce à l’autre. Après le genre placé au sommet de la série, et cette espèce, qui