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D’ailleurs, on voit clairement que l’idée de Suivre est antérieure à celle de Toucher ; car, ce qui touche une chose la suit nécessairement, tandis que ce qui suit ne touche pas toujours ; et c’est la ce qui fait que, dans les termes où il peut y avoir une antériorité et une postériorité purement rationnelles, il y a consécution, mais il n’y a pas contact. Du moment qu’une chose est continue, il y a nécessité qu’elle touche ; mais elle peut fort bien toucher sans être continue ; car les extrémités des deux choses peuvent cœxister dans l’espace, sans se confondre en une seule ; mais, si elles se confondent, il faut nécessairement qu’elles coexistent. Par suite, la confusion des natures, la simultanéité de développement, est-elle le dernier degré de continuité possible ? Car, pour que les extrêmes confondus se développent ensemble, il faut d’abord qu’ils se soient touchés, quoique tort ce qui se touche ne se confonde pas dans un développement unique. Mais il est évident que, dans les choses qui ne peuvent pas se toucher, il ne peut pas y avoir non plus de développement simultané. Une autre conséquence encore, c’est que le point et l’unité ont beau être séparés tous deux de la matière, il n’est pas possible de les confondre et de les identifier. Les points se touchent, tandis que les unités se suivent ; pour les points, il peut y avoir entre eux un intervalle ; car toute ligne est un intervalle entre deux points, tandis que pour les unités tout intervalle est nécessairement impossible, puisqu’il n’y a rien entre deux et un.

Telles sont les explications que nous avions à donner sur les termes énumérés plus haut par nous : Ensemble, Séparé, Contact, Intermédiaire, Suite, Cohérence, Continuité,