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est postérieur à cette chose. Ainsi, un ne suit pas deux ; le premier jour du mois ne vient pas après le second ; mais c’est, tout au contraire, deux qui suit un.

On dit d’une chose qu’elle est Cohérente à une autre, lorsque, venant à la suite de cette chose, elle la touche et qu’il n’y a rien d’intermédiaire entre elles. J’ajoute, du reste, pour compléter ce que j’ai dit un peu plus haut, que comme tout changement a lieu entre des opposés et que les opposés peuvent être on des contraires ou des contradictoires, il est évident que l’intermédiaire doit être rangé parmi les contraires, attendu que dans la contradiction il n’y a pas de milieu possible, et qu’il y faut simplement que la chose soit ou ne soit pas. Ainsi, il n’y a aucun intermédiaire entre deux choses qui se touchent.

Enfin, on entend par Continu, terme que j’ai déjà indiqué tout à l’heure, une sorte de cohérence. Ainsi je dis d’une chose qu’elle est continue quand les limites par lesquelles les deux parties de cette chose se touchent, se sont confondues et réunies, et qu’alors, comme le mot même l’indique, elles se continuent et se tiennent ; or, c’est là ce qui ne pourrait avoir lieu tarit que les extrémités restent deux et ne s’unissent pas. Évidemment il suit de cette définition qu’il ne peut y avoir de continuité réelle qu’entre des choses qui peuvent, en se touchant, arriver à ne former qu’une seule et même chose naturellement.

Autant ce qui contient et rapproche les choses devient un lui-même, autant le tout a d’unité et de continuité ; et l’on peut voir des nuances de ce genre dans les continus qui se forment matériellement, soit à l’aide d’un clou, soit par un collage, soit par un contact, soit par un soudage naturel.