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qu’il n’y a pas plus ou moins du contraire dans cette même chose. Ainsi nous ne reconnaîtrons en résumé que trois espèces de mouvements.

IV.

Pour compléter cette étude des diverses acceptions du mot Mouvement, il faut indiquer aussi celles du mot Immobile. On en peut distinguer trois. On appelle d’abord immobile ce qui ne peut d’aucune manière, d’après sa nature, être mis en mouvement, pas plus qu’un son ne peut naturellement être visible. A cette première et propre acception, en succède une autre où l’on dit qu’une chose est immobile, parce qu’elle ne se meut qu’infiniment peu dans un très long espace de temps, c’est-à-dire encore ce qui se met très lentement en mouvement, et ce qu’on a la plus grande peine à mouvoir. Enfin, dans une troisième et dernière acception, on dit immobile ce qui, devant et pouvant naturellement se mouvoir, ne se meut pas cependant au moment où il le faut, dans le sens où il faut, et de la manière qu’il faut. C’est là dans les choses immobiles ce qu’on doit entendre précisément par le repos ou l’inertie ; car le repos n’est pas autre chose que le contraire du mouvement, et la privation de la qualité dont le sujet serait susceptible. On ne peut pas dire exactement d’une chose qu’elle est en repos si, par nature, elle doit ne jamais se mouvoir.

On doit déjà voir par ce que nous avons dit jusqu’ici ce que c’est que le mouvement et le repos, quel est le nombre et quelle est la nature des divers changements et des divers mouvements.