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que de trois manières, ou par accident et indirectement, ou dans une des parties, ou enfin en soi et dans la totalité du sujet. Par conséquent, il ne pourrait y avoir changement de changement qu’indirectement, comme si l’on disait, par exemple, que la santé court ou s’instruit, parce que le malade qui est revenu à la santé court ou s’instruit. Mais nous avons déjà dit que nous ne nous occupions pas du mouvement accidentel ; et d’une manière générale, nous affirmons en nous résumant qu’il ne peut pas y avoir changement de changement, ni génération de génération.

Après cette démonstration, il nous reste à confirmer ce que nous avons dit plus haut sur le nombre des catégories où le mouvement est possible. Comme il n’y en a ni dans la substance, ni dans la relation, ni dans l’action et la passion, il est clair qu’il n’y en a que dans la qualité, la quantité et le lieu, attendu que ce sont les trois seules où il puisse y avoir des contraires. Le mouvement dans la qualité est ce qu’on peut appeler l’altération, une qualité autre faisant place à la précédente ; et c’est là le nom général qu’on donne au mouvement de la qualité, quelles que soient ses nuances. Mais quand je parle de qualité, je n’entends point la qualité dans la substance, où la différence qui constitue les espèces peut être prise aussi pour une sorte de qualité ; mais j’entends la qualité passive, d’après laquelle on dit qu’une chose éprouve une certaine passion ou qu’elle est impassible, qu’elle est douée ou qu’elle n’est pas douée de telle ou telle qualité. Le mouvement qui s’applique à la quantité, n’a pas reçu, comme l’altération, un nom commun