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grange est délabrée. On en conclut que la pluie est un simple phénomène nécessaire, qui résulte de la condensation des vapeurs dans les parties élevées de l’atmosphère, où elles se convertissent en eau pour retomber sur le sol. Mais dira-t-on aussi que c’est une nécessité inintelligente qui fait que toujours dans la mâchoire des animaux les dents de devant sont incisives et aiguës pour trancher les aliments, tandis que les molaires sont propres à broyer parce qu’elles sont larges ? Osera-t-on soutenir que c’est là une simple coïncidence, et que c’est un pur accident qui a fait que les choses se sont produites dans des conditions de durée convenables, absolument comme elles se seraient produites si elles avaient eu un but prédéterminé et réfléchi ? C’est croire avec Empédocle qu’il y a eu jadis des taureaux qui avaient des visages humains, des oliviers qui portaient des raisins, et que c’est après une foule de combinaisons, toutes plus impossibles les unes que les autres, que les taureaux et les hommes, les olives et les vignes, ont été enfin ce que nous les voyons. Soutiendra-t-on aussi que c’est un hasard qu’il fasse mauvais temps en hiver et qu’il fasse beau en été ? Est-ce encore par hasard que les fourmis, les abeilles, les araignées même exécutent