la génération et la destruction des choses ne sont pas de véritables mouvements, et ne sont que de simples oppositions contradictoires du non-être à l’être, et de l’être au non-être, il s’en suit qu’il n’y a qu’une seule espèce de changement qui soit réellement un mouvement : c’est le changement d’un sujet en un sujet ; par exemple, du blanc au noir. Quant aux deux sujets entre lesquels le mouvement se passe, partant de l’un et aboutissant à l’autre, ou ils sont des contraires, comme le noir et le blanc ; ou ils sont de simples intermédiaires, jouant aussi le rôle de contraires ; car, la privation et les termes qui l’expriment doivent être considérés comme des contraires ; et ces termes peuvent être sous forme affirmative, pour la privation, aussi bien que pour les autres contraires. Ainsi Nu, qui exprime la privation de vêtement, est opposé à Vêtu, tout aussi bien que Blanc est opposé à Noir.
III.
Parmi les catégories qui se divisent, comme on sait, en substance, qualité, lieu, relation, quantité, action, souffrance, etc., il n’y en a que trois, évidemment, où il peut y avoir du mouvement en soi : la quantité, la qualité et le lieu. Dans la substance, il n’y a pas de mouvement possible, parce qu’il n’y a rien au monde qui puisse être contraire à la substance. Il n’y a pas davantage de mouvement dans la catégorie de la relation ; car, il se peut fort bien qu’un des relatifs vienne à changer sans que l’autre relatif subisse le moindre changement ; et alors, le mouvement des relatifs, quand il y en a, n’est qu’accidentel et indirect, et non primitif en soi. Il n’y a pas davantage