Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/384

Cette page n’a pas encore été corrigée

absolue, quand le changement a lieu absolument du non-être à l’être ; la génération n’est que relative et spéciale, quand le sujet existant déjà, il subit une modification et prend une qualité qu’il n’avait pas auparavant. Ainsi, le changement de ce qui n’étant pas blanc devient blanc, c’est la génération du blanc, c’est-à-dire d’une simple qualité. Mais si une chose qui n’est pas, absolument parlant, vient à. être, cette génération est absolue, c’est-à-dire qu’on dit purement et simplement de la chose qu’elle devient, sans ajouter qu’elle devient telle ou telle chose. Le changement du sujet en non-sujet s’appelle destruction, et d’une manière absolue, c’est le passage de l’être au non-être ; pris d’une manière relative, c’est le passage à la négation opposée, ainsi que nous venons de le voir par la génération, c’est-à-dire que le sujet tout en continuant d’exister passe d’une qualité à une autre, et qu’ainsi cette première qualité est détruite, En ce qui concerne l’être, ce n’est donc plus qu’une destruction relative ; ce n’est pas une destruction absolue.

D’ailleurs, parmi les diverses acceptions qu’on peut donner au Non-être, il faut remarquer qu’il ne peut pas y avoir de mouvement pour toutes. Ainsi, il n’y en a ni pour le non-être qui ne consiste que dans une affirmation erronée d’idées qu’on réunit à tort, ou dans une négation d’idées qu’on divise d’une manière non moins fausse, ni pour ce qui n’est qu’en simple puissance, et est ainsi l’opposé de l’être réel et actuel. Par exemple, le non-blanc, le non-bon ne peut avoir de mouvement réel, et il n’a de mouvement qu’indirectement quand l’homme on l’être non-blanc, non-bon, a du mouvement lui-même. Mais ce qui n’est pas un être réel absolument parlant,