Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/382

Cette page n’a pas encore été corrigée

et réellement, Dans les recherches qui suivront, nous ne nous occuperons pas du mouvement on changement accidentel, parce que ce changement est par trop vague, et qu’on peut indifféremment le tirer de toutes les choses, le trouver partout et toujours ; car les accidents d’une chose sont en nombre infinis, soit pour la qualité, soit pour le lieu, soit pour le temps. Nous nous attacherons plus particulièrement au mouvement en soi, qui n’est plus accidentel ; car ce mouvement loin d’être en toutes choses ne peut être que dans ces trois classes : ou les contraires, ou les intermédiaires, ou les contradictoires, et l’on pourrait s’en convaincre en recourant à l’analyse de tous les cas spéciaux oit ce changement se rencontre. Dans les contraires et dans les contradictoires, le mouvement qui va de l’un à l’autre est de toute évidence ; mais s’il n’est pas aussi clair entre les intermédiaires, il n’en est pas moins certain. C’est qu’en effet le milieu, qui est à égale distance des contraires, est lui-même une sorte de contraire, et le changement s’applique à ce milieu, comme s’il était contraire à l’un et l’autre extrêmes, Le milieu est en quelque sorte les deux extrêmes à la fois ; et voilà comment tout ensemble il est contraire aux extrêmes, et les extrêmes contraires à lui. Par exemple, la dominante en musique est grave par rapport à l’octave, et aiguë, par rapport à la tonique. Le gris est blanc par rapport au noir, et noir, par rapport an blanc.

II.

Tout changement, pour prendre ce terme plus général que celui de mouvement, tort changement est le passage d’