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d’où il part.

Évidemment c’est dans le bois que le mouvement se passe, et non point dans sa forme, et j’entends par sa forme les différentes qualités qu’il peut avoir de chaleur ou de froid ; car la forme ne peut ni donner ni recevoir le mouvement, pas plus que ne le donnent ni ne le reçoivent le lieu où le mouvement s’accomplit, ni la quantité plus ou moins grande de l’objet mis en mouvement, selon que le mouvement est ou local ou de simple accroissement.

Ce qu’il faut surtout considérer ici, c’est, après le moteur et le mobile, le point vers lequel le mobile est mu ; car c’est le point où tend le mouvement bien plutôt que le point d’où il part, qui donne au changement le nom spécial qui le désigne. Et voilà comment la destruction est pour les choses le changement qui les mène au non-être, bien que pour y arriver elles doivent partir de l’être ; et comment leur génération est le mouvement qui mène à l’être, bien que ce soit nécessairement du non-être qu’elle parte. La définition que nous avons donnée plus haut (Livre III, ch. 1) du mouvement, suffit à démontrer que le mouvement est dans le mobile, et non dans le point de départ ou le point d’arrivée ; car nous avons défini le mouvement : l’acte du mobile. Les formes, les affections, et les lieux vers lesquels se meuvent les mobiles sont immobiles, tout comme le point d’arrivée et le point de départ ; et, par exemple, peut-on dire qu’il y ait mouvement dans la science à laquelle on est arrivé par l’étude, ou dans la chaleur à laquelle est arrivé le corps qui d’abord était froid ?

Ici l’on fait une objection assez subtile et l’on dit : Si les affections des choses sont des mouvements, comme la