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tout y a une forme, tout y a du mouvement, et de plus tout y a une fin.

Aussi Aristote, se souvenant des leçons de Platon, combat-il avec la plus grande force cette absurde doctrine qui croit trouver du hasard dans la nature. Il atteste pour la réfuter et le spectacle du ciel, où tout se passe avec une merveilleuse régularité, et l’organisation des animaux, où toujours tel organe répond à telle fonction. Il raille Empédocle, qui s’est imaginé que les parties des animaux se correspondent si admirablement les unes aux autres par un simple effet du hasard, et que les grands phénomènes cosmiques sont sans lois et peuvent s’accomplir tantôt d’une façon et tantôt d’une autre. Le vrai physicien, en étudiant les quatre espèces de causes, se convaincra aisément que la nature agit toujours en vue d’une fin ; et précisément parce qu’elle est régulière dans l’immense majorité des cas, elle n’est pas soumise : une aveugle puissance ; elle n’est donc pas sous le joug de la nécessité. On objecte, il est vrai, que certains phénomènes naturels produisent simultanément des effets tout différents, et que, par exemple, la pluie qui tombe fait pousser le grain dans le sillon, en même temps qu’elle le pourrit dans la grange, si la toiture de la