Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/376

Cette page n’a pas encore été corrigée

est venue de ce que toutes ces choses sont appréciées à la façon du temps, et qu’elles ont, comme lui, des périodes régulières qui en marquent le commencement et la fin.

Le temps lui-même, quand on le rapporte aux mouvements célestes, ne semble qu’un cercle d’une certaine espèce. Et si, à son tour, le temps a cette apparence, c’est qu’il est la mesure de cette translation circulaire, et que, réciproquement, il est mesuré par elle. Par conséquent, dire que toutes les choses qui se produisent forment un cercle, cela revient à dire qu’il y a une espèce de cercle aussi pour le temps. En d’autres termes encore, c’est dire que le temps est mesuré par le mouvement de la translation circulaire ; car, à côté de la mesure, l’objet mesuré par elle ne paraît être, dans sa totalité, rien autre chose qu’un certain nombre accumulé de l’unité de mesure.

D’ailleurs, je le répète, le nombre reste toujours le même, que ce soit, d’une part, des moutons, par exemple, que l’on compte, et, d’autre part, que ce soit des chiens, le nombre de ces animaux étant égal des deux côtés. Mais la dizaine n’est pas la même, en ce sens que les dix objets comptés ne sont plus les mêmes. C’est absolument comme les triangles qui ne sont plus les mêmes, quand l’un est équilatéral et l’autre scalène, bien qu’en tant que triangles, ils soient semblables l’un à l’autre, attendu qu’à cet égard leur figure est la même. Car, une chose est identique à une autre, quand elle n’en diffère point dans sa différence essentielle ; et elle cesse de lui être identique, quand il y a cette différence entr’elles. Par exemple, un triangle ne diffère d’un autre triangle que par une différence de triangle, c’est-à-dire qu’ils sont différents en tant que triangles ; mais ils ne différent pas eu tant que