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mouvement, ceci s’applique surtout au mouvement de translation et à la translation circulaire. Pour le bien faire voir, rappelons quelques-uns de nos principes. Dans les mouvements, nous distinguons le mouvement de translation ; et, dans celui-ci, la translation circulaire. D’un autre côté, tout se compte et se mesure au moyen d’une seule et unique unité du même genre, les unités par une unité, les chevaux par un cheval, etc. De même aussi, le temps se mesure au moyen d’un certain laps de temps déterminé ; et le temps, ainsi que nous l’avons dit, est mesuré par le mouvement, comme réciproquement le mouvement l’est par le temps ; c’est-à-dire que c’est par le temps déterminé d’un certain mouvement déterminé que se mesurent et la quantité du mouvement, et la quantité du temps.

Si donc, l’unité première, le primitif dans chaque genre est la mesure de tous les objets homogènes, la translation circulaire, uniforme et régulière comme elle l’est, doit être la mesure par excellence, parce que le nombre de cette espèce de mouvement est le plus facile de tous à connaître. Les autres espèces de mouvement, altération, accroissement, génération même, n’ont rien d’uniforme, et il n’y a que la translation circulaire qui ait de l’uniformité. Aussi, c’est là ce qui fait que bien des philosophes ont confondu le temps avec le mouvement de la sphère céleste, parce que le mouvement de cette sphère est celui qui mesure tous les autres mouvements, et qui mesure également le temps. Ceci même explique et justifie ce dicton qu’on entend si souvent répéter, que les choses humaines ne sont qu’une roue et un cercle, comme dans le reste de la nature, où toutes les choses naissent et périssent tour à tour. Sans doute, cette opinion instinctive