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mort que de génération, ainsi que je le disais un peu plus haut ; car le changement pris en lui-même est toujours un dérangement de ce qui était. Ce n’est qu’indirectement que le temps est cause de la génération et de l’être, La preuve, c’est que rien ne peut naître sans éprouver une sorte de mouvement ou d’action, tandis que, au contraire, une chose peut périr sans le moindre mouvement ; et c’est là surtout ce qu’on entend par cette destruction insensible que cause le temps. Néanmoins et à vrai dire, ce n’est pas même le temps qui produit cette destruction ; mais seulement le changement de ce genre ne peut se produire, ainsi que tous les autres, qu’avec le temps.

Telles sont les explications les plus générales que nous ayons à donner sur le temps, pour en démontrer la réalité et la nature, et pour faire comprendre les diverses acceptions des expressions suivantes : Maintenant, Alors, Tout à l’heure, Récemment, Jadis, Tout à coup. Je termine ce que j’ai à dire sur le temps, par les considérations suivantes, où il est surtout comparé au mouvement.


XX.


Il doit être évident, d’après ce qui précède, que nécessairement tout changement et tout mobile doivent être dans le temps, parce qu’un changement quelconque est on plus rapide ou plus lent, quelles que soient d’ailleurs les circonstances où il se passe. Je dis d’une chose qu’elle se meut plus rapidement qu’une autre, quand elle change avant cette autre chose pour arriver à un nouvel état, tout en parcourant la même distance et en étant animée d’un mouvement uniforme. On pourrait prendre dans le mouvement de