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cette expression de Un jour, alors toute espèce, de temps, quel qu’il soit, est donc toujours fini. Et si le temps est toujours fini, ne doit-on pas en conclure que le temps viendra quelque jour à défaillir et à cesser ? Mais n’est-ce pas là bien plutôt une opinion insoutenable, et ne doit-on pas affirmer qu’il ne défaillira jamais ? En effet, le temps ne peut jamais défaillir, puisque le mouvement est éternel. Mais si le temps est indéfectible et éternel, est-ce toujours un autre temps qui revient ? Ou bien est-ce le même temps, qui reparaît à plusieurs reprises ?

Je vais répondre à ces questions ; mais, d’abord, je dois dire qu’il en est en ceci du temps, comme il en est du mouvement. Si le mouvement peut toujours être un et le même, le temps sera comme lui toujours un et identique ; mais, si le mouvement ne l’est pas, le temps ne le sera pas plus que lui.

Ceci posé, je dis que l’instant présent étant le commencement et la fin du temps, non pas, il est vrai, du même temps, mais la fin du passé et le commencement du futur, on peut trouver qu’il en est ici comme dans le cercle oit le même point, à quelqu’endroit de la circonférence qu’on le prenne, est à la fois convexe et concave. Le temps en est toujours aussi à commencer et à finir, et c’est là ce qui fait que le temps paraît perpétuellement autre ; car le présent, l’instant n’est pas le commencement et la fin d’un même temps, puisque, si c’était le même temps, alors les opposés coexisteraient ensemble et relativement à un seul et même objet ; ce qui est impossible. Donc le temps ne viendra jamais non plus à défaillir, parce qu’il en est sans cesse à commencer.

Mais je reviens aux diverses expressions par lesquelles on indique certaines nuances du temps. Toul à l’heure