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bien s’appliquer à une foule d’autres choses qui sont également au nombre de dix.


XVIII.


On vient de voir que le temps est le nombre et la mesure du mouvement par rapport à l’antériorité et à la postériorité, et qu’il est continu parce qu’il est la mesure et le nombre d’un continu, qui est le mouvement. Cependant c’est un nombre dont il faut bien connaître l’espèce particulière. Le plus petit nombre possible, si l’on comprend le mot nombre d’une manière absolue et abstraite, c’est Deux ; mais pour tel nombre spécial et concret, ce minimum est possible en un sens, et en un autre sens, il n’est pas possible. Par exemple, pour la ligne, le plus petit nombre sous le rapport de la quantité numérique, c’est deux lignes, ou même une ligne, si l’on veut regarder l’unité comme un nombre ; mais en grandeur, il n’y a pas de minimum possible, puisque toute ligne est indéfiniment divisible. Cette observation qui s’applique à la ligne ne s’applique pas moins bien au temps. Sous le rapport du nombre, le plus petit temps possible, c’est une ou deux des divisions du temps, un jour ou deux, par exemple ; mais sous le rapport de la grandeur, il n’y a pas plus de minimum pour le temps qu’il n’y en a pour la ligne. D’ailleurs, on comprend bien pourquoi on ne peut pas dire du temps qu’il est lent ou rapide ; on dit seulement qu’il y a beaucoup de temps ou peu de temps, et que le temps est long ou court. En tant que continu, le temps est long, ou il est court ; en tant que nombre, il y a beaucoup de temps ou peu de temps ; mais on