Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/350

Cette page n’a pas encore été corrigée

ce soit ; tous les temps sont confondus ; ce qui est insoutenable et absurde.

Telles sont les questions principales que peut soulever l’existence du temps, avec les propriétés qui le caractérisent.


XV.


Qu’est-ce que le temps ? Quelle est sa véritable nature ? C’est ce que n’ont éclairci ni les systèmes de nos prédécesseurs, ni même les considérations que nous avons présentées sur l’infini, sur le vide et sur l’espace. En effet, parmi les philosophes, les uns ont prétendu que le temps est le mouvement de l’univers ; les autres en ont fait la sphère même du monde. Bien qu’on puisse dire qu’une partie de la révolution et du mouvement céleste est une portion du temps, on ne peut pas confondre ce mouvement avec le temps lui-même ; et réciproquement, la portion du temps que l’on considère est une partie du mouvement céleste ; mais le temps n’est pas la révolution même. Ajoutez que, si l’on admet plus d’un ciel, s’il y a plusieurs cieux, comme on l’a parfois prétendu, le temps étant d’après cette hypothèse le mouvement de chacun d’eux, il s’ensuivrait qu’il y a plusieurs temps ; ce qui est manifestement contraire à la réalité. Quant à cette autre opinion qui identifie le temps et la sphère céleste, ce qui a pu y donner naissance, c’est que toutes choses sans exception sont dans le temps, de même aussi qu’elles sont dans la sphère céleste, dans la sphère universelle. Mais cette assertion est vraiment trop naïve pour mériter