Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/347

Cette page n’a pas encore été corrigée

ou d’impassibilité plus ou moins grandes ; mais ce n’est pas là ce qui fait leur chute ; et c’est plutôt en eux une cause d’altération dans tel sens ou dans tel autre. Nous ne pousserons pas plus loin nos théories sur le vide ; et ce que nous avons dit suffit pour expliquer comment il est, et comment il n’est pas.


XIV.


À la suite de nos études sur l’infini, l’espace et le vide, il faut étudier aussi la question du temps, et notre méthode sera ici à peu près ce qu’elle a été plus haut. D’abord, nous exposerons les problèmes que ce sujet soulève ; et, pour savoir si le temps existe ou n’existe pas, nous nous arrêterons même aux opinions les plus vulgaires, nous réservant de rechercher plus tard quelle est précisément sa nature.

Voici d’abord quelques raisons assez spéciales qui pourraient donner à croire que le temps n’existe pas, ou que, du moins, s’il existe, c’est d’une façon à peine sensible et très obscure pour nous. Ainsi, l’on peut dire que des deux parties du temps, l’une a été et n’est plus, et que l’autre partie n’est pas encore, puisqu’elle doit être. Or, ce sont là pourtant les éléments dont se compose ce temps qui est infini, et celui qu’on peut compter sans cesse. Par suite, il semble que ce qui se compose d’éléments qui ne sont pas, ne peut guère avoir lui-même une véritable existence. Ajoutez que, pour tout objet divisible, il faut, pour que cet objet existe, que toutes ses parties, ou du moins quelques-unes, existent aussi. Or, pour le temps, quelques-unes de ses parties, comme nous