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dans la flamme, toutes les parties deviennent chaudes de plus en plus ; et l’on ne pourrait pas en trouver une seule qui ne fût blanche tant est elle chaude, et qui restât froide au milieu de la chaleur des autres. Il n’y a pas de parties nouvelles dans le corps échauffé ; ce sont toujours les mêmes parties qui s’échauffent de plus en plus.

J’applique ces principes à. la question qui nous occupe ici ; et, quand un corps se développe ou se rapetisse, ce n’est pas qu’il reçoive rien d’étranger ; c’est seulement parce que sa matière est eu puissance susceptible de ces deux états successifs de grandeur et de petitesse. C’est donc le même corps qui est tantôt dense et tantôt rare ; et la matière reste identique sous ces deux qualités. Mais, le dense est lourd, et le rare est léger ; et ces propriétés vont ensemble. Le lourd et le dur font l’effet d’être denses, tandis qu’au contraire le léger et le mou font l’effet d’être rares ; ce qui n’empêche pas que le lourd et le dur ne se confondent pas toujours ; car, le plomb est plus lourd que le fer, quoique le fer, soit plus dur que lui.

J’en conclus, pour résumer tout ce qui précède, que le vide n’est point séparé des corps, qu’il n’existe point, comme on le croit, dans les corps appelés rares, et qu’il n’est pas même en puissance et capable de se réaliser quand les corps disparaissent de l’espace. On peut. bien, si l’on veut, employer une expression impropre, et dire que c’est le vide qui est la cause de la chute des corps ; mais alors, le vide n’est plus réellement que la matière du léger et du lourd ; car, c’est le dense et le rare qui, opposés comme ils le sont, produisent la chute des graves, ou l’ascension des corps plus légers. En tant que les corps sont durs ou mous, c’est pour eux une cause de passivité