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alors le mouvement cesse d’être possible. Ou bien, l’univers est condamné à une fluctuation perpétuelle, comme le prétendait Xuthus ; ou bien, la quantité des corps qui se changent les uns dans les autres, doit rester toujours la même, comme, par exemple, une coupe d’eau doit ne produire qu’une coupe d’air, et pas plus ; ou bien enfin, il faut qu’il y ait dans les corps du vide qui leur permet de se condenser ou de se dilater. » Ces objections ne me semblent pas plus décisives que les autres. Si l’on appelle rare un corps qui a beaucoup de vides séparés les ans des autres, il est clair que le rare ne peut pas plus exister en dehors des corps, que n’existent de cette façon le vide et l’espace. Il est vrai que l’on dit que le vide n’est pas indépendant des corps et qu’il n’est pas dans leur intérieur. Ce système est un peu moins inacceptable ; mais il entraîne aussi des conséquences qui ne valent guère mieux que les précédentes.

Si l’on confond ainsi le rare et le vide, alors le vide n’est plus la cause du mouvement en général, ainsi qu’on l’a dit ; mais il est seulement la cause du mouvement qui se dirige en haut, puisqu’un corps qui est rare est léger et qu’il se dirige naturellement en haut. C’est en ce sens que ces philosophes mêmes reconnaissent que le feu est un corps léger. Secondement, on ne pourra plus dire que le vide soit la cause du mouvement, en ce sens qu’il serait le lieu où le mouvement se passe ; il est alors purement et simplement dans les corps, et il a la propriété de les entraîner et de les faire monter avec lui, comme les outres gonflées d’air montent dans l’eau, et entraînent avec elles à la surface ce qu’on y attache. Le vide aurait une faculté analogue. Mais encore une fois,