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dimensions, différerait-il d’un espace ou d’un vicie égal à lui ? Évidemment, il se confondrait absolument avec eux ; et ce que je dis ici d’un seul corps peut se dire tout aussi bien de deux ou d’un nombre quelconque de corps, qui seraient tous alors dans un seul et même lieu ; ce qui ne peut guère se comprendre.

Mais à cette première impossibilité, s’en ajoute une autre que je signale en passant. Il est clair que ce cube ne perdra point, par cela seul qu’il se déplace, la propriété qu’ont tous les corps, sans exception, c’est-à-dire les trois dimensions qui en font un corps réel. Si donc il ne diffère point par ces dimensions de l’espace ou du vide qui le contient, à quoi sert alors d’imaginer un espace et un vide séparé des corps, si l’étendue de chacun d’eux n’en reste pas moins ce qu’elle est, indépendamment des qualités que le corps peut avoir ? Il n’est que faire de supposer une autre étendue qui entoure le corps, en étant égale à lui et telle que lui. Il suffit de s’en tenir à la dimension du corps lui-même ; et l’on doit être persuadé qu’il n’y a pas de vide qui soit en dehors des corps et séparé d’eux.


XIII.


D’autres philosophes ont prétendu démontrer l’existence du vide, en tirant leurs preuves des phénomènes de condensation et de raréfaction dans les corps. Selon eux, le vide était indispensable à la possibilité de ces phénomènes. « Sans la condensation et la raréfaction, disaient-ils, il est impossible que les corps se compriment et se resserrent ; et si les corps rie se resserrent point,