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car celui des deux corps qui a le pins de force par sa pesanteur, divise aussi plus rapidement le milieu qu’il doit traverser, soit que d’ailleurs cette force plus grande lui vienne ou de sa nature particulière ou de l’impulsion qu’il a reçue. Mais dans le vide, tous les corps devraient avoir la même vitesse ; et c’est là une hypothèse tout à fait inadmissible.

Je conclus de tout ceci que l’existence du vide, si elle était réelle comme le croient ceux qui bâtissent ce système, entraînerait de toutes autres conséquences que celles qu’ils attendent. Ils s’imaginent que le mouvement ne serait pas possible dans l’espace, s’il n’y avait pas du vide séparé de tous les corps et subsistant en soi ; mais au fond, cela revient à dire qu’il doit aussi y avoir un espace également indépendant des corps, et nous avons démontré plus haut qu’il n’en pouvait être ainsi. Donc en résumé, le vide n’existe pas plus que l’espace à l’état d’isolement qu’on lui veut attribuer.


XII.


À ne considérer le vide qu’en soi, et indépendamment de son rapport avec le mouvement, on pourrait admettre sans trop de peine que le vide, en effet, existe bien comme on veut nous le faire croire, c’est-à-dire, que toutes les explications sont parfaitement vides et creuses. Pour n’étudier le vide qu’en lui-même, voici quelques faits qui prouvent qu’il ne peut exister. Si l’on plonge un cube de bois dans l’eau, il y déplace une quantité de liquide égale à lui, et ce même déplacement a lieu de la même façon dans l’air, bien que pour ce dernier cas le phénomène