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dont il surpasse le rien ou zéro, et, en outre, il serait le rien ; ce qui est absurde. Par un motif analogue, on ne peut pas dire que la ligne surpasse le point, parce que la ligne n’est pas elle-même composée de points.

On voit par là que le vide ne peut pas avoir le moindre rapport proportionnel avec le plein ; et le mouvement dans le vide ne peut jamais non plus être en proportion avec le mouvement dans le plein. Si donc, dans le milieu le moins dense possible, le corps franchit tant d’espace en tel temps, on peut dire que dans le vicie ce mouvement dépassera toute proportion possible. Soit, en effet, F le vide et d’une dimension égale à celle du milieu B, qui est de l’eau, et du milieu D, qui est de l’air. Si le corps A traverse le vide et le franchit dans un certain temps G, supposé plus court que le temps E, qui était la mesure de la course de A dans l’air, c’est-à-dire dans le corps le moins dense des deux ; ce sera là le rapport du vide au plein. Mais, dans ce même temps G, le corps A ne franchira de D que la portion H. Le corps A traversera donc le milieu F, c’est-à-dire le vide, lequel est beaucoup plus léger que l’air, avec une vitesse proportionnellement égale au rapport du temps E au temps G ; car, si le vide F surpasse l’air en légèreté dans la proportion où le temps E surpasse le temps G, à l’inverse, le corps A, dans son mouvement, traversera le vide F avec une vitesse correspondante au temps C. Mais si F est absolument vide de corps, le mouvement de A devrait y être d’autant plus rapide. Cependant, on supposait tout à l’heure que A traversait une portion H de D dans le même temps G ; donc, le corps franchit. la distance donnée dans le même temps, soit dans le plein, soit dans le vide. Or