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sous prétexte qu’il n’y a rien non plus dans le point, tel que les mathématiques le conçoivent. Mais il faut que le vide soit l’espace où est l’étendue du corps tangible, et ce point ne peut avoir cette propriété. Ainsi, dans une certaine acception, Vide signifie ce qui n’est pas plein d’un corps tangible et perceptible an toucher, le corps tangible étant tout ce qui est doué de pesanteur et de légèreté. Mais à ceci on fait une objection, et on demande ce qu’il en serait du vide, si l’étendue, au lieu d’être pleine d’un corps tangible, avait une couleur ou un son. Serait-ce alors du vide ou n’en serait-ce pas ? Ou bien, doit-on dire encore simplement qu’il y a du vide, si cette étendue, colorée ou sonore, peut recevoir un corps tangible, et qu’il n’y en a pas si elle ne le peut pas ? Après cette première acception du mot Vide, on peut en indiquer une autre ; et l’on entend encore par vide l’espace où il n’y a aucune chose distincte, ni de substance corporelle, quelle qu’elle soit, ou pesante, ou légère. C’est en poursuivant ces idées que certains philosophes on fait du vide même la matière des corps, comme ils croyaient la trouver dans l’espace qu’ils confondaient avec elle. Mais la matière n’est pas séparable des corps qu’elle forme, tandis que le vide, dans la pensée de ces philosophes et tel qu’ils le conçoivent, en est toujours séparé, tout aussi bien que l’espace.


X.


Après avoir étudié l’espace, comme nous l’avons fait, et montré que le vide ne peut être au fond que l’espace lui-même, si le vide est ce dans quoi il n’y a pas de