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son tour pouvant se changer en eau lorsqu’il se condense.

Mais nous nous réservons de revenir plus tard sur ces théories ; ici, nous n’en disons que ce qui est indispensable à notre sujet ; et nos explications qui, actuellement, peuvent paraître quelque peu obscures, deviendront par la suite beaucoup plus claires. J’ajoute seulement que si la même chose est à la fois puissance et acte, l’eau étant air et eau tout à la fois, bien qu’elle soit l’un en puissance et l’autre en acte, le rapport de l’eau à l’air dans l’ensemble des choses est celui de la partie au tout, si l’on veut. Voilà comment ces deux éléments distincts l’un de l’autre ne font qu’être en contact ; mais, quand il y a fusion de leurs natures, les deux n’en font plus qu’un, et, en acte, ils se confondent absolument.

Telle est notre théorie sur l’espace, sur son existence et sur ses propriétés.


VIII.


Il semble que la méthode appliquée à l’étude de l’espace n’est pas moins applicable à l’étude du vide ; et le Physicien doit aussi rechercher si le vide existe ou s’il n’existe pas, comment il est et ce qu’il est ; car on peut avoir sur le vide les mêmes doutes ou les mêmes théories qu’on a sur l’espace, selon les divers systèmes dont il a été l’objet. En effet, ceux qui croient au vide le représentent en général comme un espace d’un certain genre, et comme un vase ou récipient, On suppose qu’il y a du plein quand ce récipient contient le corps qu’il est susceptible de recevoir ; et quand ce récipient en est privé,