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vers le bas, c’est le centre même du ciel, et la limite de leur mouvement vers le haut, est l’extrémité même de la révolution circulaire. Telle est la notion qu’on doit se faire du haut et du bas dans la nature, et voilà comment l’espace, le lien, semble être une sorte de surface et de vase qui enveloppe et contient les choses. On peut dire, en outre, que le lieu coexiste, en quelque sorte, à la chose qu’il renferme, et dont il est le lieu ; car les limites coexistent au limité. Ainsi, pour dire d’un corps qu’il est dans un lieu, il faut qu’il soit dans un autre corps qui l’enveloppe ; et celui qui n’est pas dans ce cas, n’est pas dans un lieu, à proprement parler ; l’idée du lieu implique toujours un corps extérieur, qui en enveloppe un autre. Par conséquent, quelle que soit la composition de l’univers, de l’eau on tel autre élément, les parties de l’univers sont bien en mouvement ; car elles sont dans un lieu, et elles s’enveloppent les unes les autres ; mais, l’ensemble des choses, l’univers lui-même n’est pas dans un lieu ; car, en un sens, il ne se meut pas, si, d’ailleurs, on peut dire en un autre sens qu’il se meut. Il y a en lui des parties qui se meuvent. Mais, comme totalité, il est immobile, parce qu’il ne peut changer de lieu. Il a bien, sur lui-même un mouvement circulaire, et c’est là ce qui fait qu’on peut assigner un lieu à ses diverses parties, quoique lui-même n’en ait pas. Il y a, en effet, des parties du ciel qui sont mues, non pas en haut on en bas, mais circulairement ; et les seules qui soient portées en haut ou en bas, sont celles qui peuvent devenir ou plus légères, ou plus denses.

D’ailleurs, quand on parle du lieu, il faut faire aussi la distinction si souvent indiquée par nous, de l’acte et de