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qui paraissent être le lieu du corps contenu ; c’est aussi l’intervalle regardé comme vide entre ces limites. Mais, de même que le vase est, on peut dire, un lieu transportable, de même, le lieu est un vase immobile. Quand donc une chose, contenue dans une autre chose, vient à y changer de place, comme un passager dans un bateau, qui se déplace sur la rivière qui le porte, ce qui se déplace ainsi emploie le contenant plutôt comme un vase que comme un lieu. Mais, le lieu fait toujours l’effet de quelque chose d’immobile, et c’est alors le fleuve lui-même, plutôt que le bateau, qu’il faudrait appeler le lieu ; car, dans son ensemble, le fleuve peut passer pour immobile, tandis que le bateau où est le passager est en mouvement.En résumé, le lieu des corps est la première limite immobile du contenant ; c’est là l’idée la plus précise qu’on puisse se faire du lien ou de l’espace.


VII.


Des considérations qui précèdent, nous pouvons tirer certaines conséquences importantes. D’abord, elles confirment l’opinion commune, qui fait du centre du ciel ce qu’on appelle le bas, et de l’extrémité de la révolution circulaire, ce qu’on appelle le haut, autant, du moins, qu’il nous est donné de voir la véritable extrémité de cette révolution. Le centre du ciel et l’extrémité circulaire, sont bien, en effet, des lieux, et l’opinion vulgaire ne se trompe point, parce qu’en effet l’un et l’autre sont immobiles. Par les lois de la nature, les corps légers sont portés en haut, tandis que les corps graves sont portés en has. Il s’en suit que la limite du mouvement des corps