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dans le lieu qui lui est propre, soit en haut soit en bas, selon ce qu’il est. Ces principes une fois posés, voyons quelles sont les conséquences qui en sortent. Nous nous efforcerons de diriger notre étude de façon qu’elle nous amène à bien connaître ce qu’est l’espace. Par là nous pourrons résoudre les questions qu’on a soulevées ; nous démontrerons que les attributs qui semblaient appartenir à l’espace lui appartiennent bien réellement, et nous arriverons à faire voir bien clairement d’où vient la difficulté de la question, et quels sont les problèmes auxquels on s’arrête. C’est là, suivant nous, la méthode la plus sûre pour porter la lumière sur les points que nous traitons.

D’abord, il faut bien se dire qu’on n’aurait jamais songé à étudier l’espace, s’il n’y avait point dans la nature ce mouvement que l’on appelle plus particulièrement le mouvement dans l’espace, ou la translation ; car ce qui fait surtout que nous croyons que le ciel est dans l’espace, c’est que l’observation nous atteste que le ciel est éternellement en mouvement. Or, dans le mouvement on distingue plusieurs espèces, la translation, l’accroissement, la décroissance ; car dans la décroissance et l’accroissement, il y a changement de lieu, quelque imperceptible qu’il soit, et ce qui était antérieurement en tel ou tel point, s’est déplacé pour arriver ensuite à être plus petit ou plus grand. Il y a des distinctions analogues à faire pour le mobile, qui peut être en soi et actuellement mobile, ou ne l’être qu’indirectement et médiatement. On peut même reconnaître encore des différences dans les mobiles qui ne sont mus que d’une manière indirecte. Ainsi les uns peuvent avoir, outre leur mouvement accidentel, un mouvement spécial ; et, par exemple, les parties