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les contraires qui la diversifient dans chaque genre. Ainsi l’homme subsiste et demeure, bien que successivement il fasse de la musique ou qu’il cesse d’en faire ; il est musicien ou il ne l’est pas. Mais pour sa substance, il n’y a ni opposition possible, ni équivoque ; il est toujours homme sous les modifications accidentelles qu’il subit. La substance n’est jamais l’attribut de quoi que ce soit, tandis que les accidents sont les attributs nécessaires de ce qui les reçoit et est dénommé d’après eux. Par conséquent, dans tout phénomène qui se produit et qui devient, on peut distinguer le sujet et la forme. Mais comme la forme peut être l’un des deux contraires, et comme il n’y a jamais qu’un des deux contraires qui puisse réellement exister, à la substance et à la forme il faut ajouter la privation, pour tenir compte du contraire qui est momentanément absent, et qui, les conditions étant données, peut se substituer à l’autre contraire, qui est nécessairement seul tant qu’il est.

Donc, en résumé, les principes de l’être sont au nombre de deux, en les considérant à un certain point de vue, et ils peuvent être jusqu’à trois, en les considérant à un point de vue légèrement différent : la matière ou le sujet, la forme et la privation. La