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parce que sa surface, qui n’est qu’une partie de lui, est blanche ; et l’on dit qu’il est savant par cela seul que la partie raisonnante qui est en lui est savante. De même on ne peut pas dire que l’amphore où est le vin est en elle-même, non plus qu’on ne peut le dire du vin qui y est contenu. Mais, si l’on réunit les deux idées au lieu de les séparer et qu’on dise l’amphore de vin, alors l’amphore de vin est en elle-même, en quelque sorte, puisque le vin qui est dans le vase et le vase où il est sont les parties d’un même tout. En ce sens, d’ailleurs assez obscur, on peut dire qu’une chose est dans elle-même.

Mais cette expression ne peut jamais signifier que la chose est primitivement et directement dans elle-même. Par exemple, la blancheur n’est réellement dans le corps que parce que la surface qui est blanche est dans le corps ; la science n’est bien aussi qu’à ce titre dans l’âme ; et les appellations qu’on applique a l’homme entier sont tirées ainsi de simples parties qui sont dans l’homme. Mais l’amphore et le vin, si on les isole l’un de l’autre, ne sont pas des parties d’un tout ; ce ne sont des parties que quand on les réunit pour former ce tout qu’on appelle une amphore de vin ; et, alors, l’amphore de vin n’est pas précisément en elle-même ; elle n’y est qu’en ce sens que le vin que l’amphore contient est une partie de l’amphore de vin. Ainsi, à ne considérer que les parties, on pourrait dire qu’une chose est dans elle-même ; niais c’est une expression inexacte ; car la blancheur est dans l’homme, parce qu’elle est dans le corps, et elle est dans le corps, parce qu’elle est dans la surface ; là elle n’est plus médiatement, niais directement, attendu que la surface et la blancheur sont d’espèces différentes, et