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et par conséquent des principes. Mais les contraires ne peuvent jamais être moins de deux dans l’opposition qui les sépare, et qui en même temps les rattache l’un à l’autre. Ils détruisent donc la prétendue unité de l’être. D’autre part, ils ne peuvent pas être trop multiples ; car s’ils étaient en nombre infini, ils deviendraient inaccessibles à la science, puisque la science ne peut jamais parcourir l’infini. Ainsi voilà déjà deux conclusions irréfutables : l’être n’est pas un, et les principes qui le composent sont en nombre limité. Mais quel est ce nombre ? Évidemment, il ne peut pas y avoir dans l’être deux principes seulement. Ces deux principes seraient des contraires, et les contraires ne peuvent agir l’un sur l’autre. Par exemple et pour prendre les contraires imaginés par Empédocle, qu’est-ce que l’Amour peut sur la Haine ? Qu’est-ce que la Haine peut sur l’Amour ? Il y a donc entre les deux contraires une nature qui leur sert de support commun, si ce n’est simultané ; et cette nature c’est la substance, que les contraires modifient et changent tour à tour, n’existant qu’en elle-même et par elle-même.

Dans toute production de phénomène, il y a toujours ainsi quelque chose qui subsiste, et qui reste un numériquement. Mais la forme varie, et elle revêt