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n’est pas une représentation vraie, et une expression exacte. Il faut bien, pour l’infini, cette première condition, à savoir qu’on puisse toujours y prendre quelque chose en dehors de ce qu’on a ; mais il faut, en outre, que ce ne soit jamais la même quantité qu’on ait déjà prise. Or, il n’y a rien de pareil dans le cercle ; et, dans un anneau sans chaton, le point qu’on prend après un autre point, n’est pas précisément nouveau ; il vient seulement à la suite de celui qui le précède. Donc, il faut définir l’infini, comme nous le faisons : Ce qui peut toujours, en dehors de la quantité qu’on a, fournir quelque chose qui soit réellement une quantité nouvelle. Ce en dehors de quoi il n’y a rien, ce n’est pas l’infini ; c’est au contraire le parfait, le tout, le complet, l’entier ; car, on doit entendre par quelque chose d’entier et de complet, ce à quoi il ne manque rien, en fait de parties. Par exemple, un homme est complet ; un coffre est complet et entier, s’il ne manque d’aucune des parties qui doivent essentiellement le composer. La définition qu’on donnerait ici de l’homme ou du coffre complet, c’est-à-dire de tout objet particulier regardé comme complet, s’applique aussi bien au terme général et absolu, et l’on doit dire que le tout, l’entier, le parfait, est ce en dehors de quoi il n’y a plus rien. Mais ce en dehors de quoi il reste toujours quelque chose qui lui manque, n’est plus complet, quelle que soit la chose qui lui manque. L’entier et le parfait sont des termes identiques, ou du moins, dont la signification est très voisine ; or, le parfait a nécessairement une fin ; et toute fin est une limite. Par conséquent, l’infini est le contraire du parlait et de l’entier. Aussi, doit-on trouver à ce point de vue que Parménide était plus dans le vrai que Mélissus ;