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airain se réalise sous la main de l’artiste. Mais grâce aux diverses acceptions du mot Être, il faut comprendre que l’infini est comme est le jour que l’on compte, ou la période des Jeux Olympiques, l’olympiade. Le jour, l’olympiade n’est jamais, à proprement parler ; elle devient sans cesse, par la succession toujours différente du temps qui s’écoule ; car pour ces dates des Jeux solennels où la Grèce se rassemble, on peut distinguer l’acte et la puissance, puisque l’on compte les Olympiades aussi bien par les jeux qui peuvent être célébrés, que par ceux qu’on célèbre actuellement et réellement au moment où l’on parle.

Mais évidemment l’infini n’est pas la même chose, si on le considère dans le temps et la succession perpétuelle des générations, par exemple, des générations humaines, que si on le considère dans la divisibilité des grandeurs. D’une manière générale, l’infini existe par cela seul qu’à une quantité donnée on peut toujours et sans fin ajouter une quantité quelconque. La quantité ajoutée est finie sans doute ; mais on peut l’ajouter sans cesse, et elle est toujours et toujours différente. L’infini n’est donc pas à considérer comme quelque chose de précis et de spécial, tel que serait, par exemple, un homme, une maison ; mais il est comme le jour ou l’Olympiade dont je parlais tout à l’heure. Ce ne sont pas des choses précises et déterminées comme des substances ; ce sont des choses qui en sont sans cesse à devenir et qui périssent sans cesse. Elles sont limitées et finies sans doute ; mais elles sont toujours autres et toujours autres. Seulement dans la comparaison que nous faisions plus haut, il y a cette différence que, pour l’infini considéré dans les grandeurs, la