Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 1.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

tout par cela seul qu’il est infini qu’il se soutient lui-même.

Une autre conséquence non moins vaine de ces théories, c’est qu’une partie quelconque de l’infini devrait être eu repos tout comme lui. L’infini se soutenant lui-même, dit-on, se repose en soi ; donc une partie quelconque de l’infini sera également en repos sur elle-même ; car les lieux sont pareils et pour le tout et pour la partie. Là où est le tout, là est aussi la partie ; et, par exemple, le lieu de la masse terrestre tout entière étant en bas, le lieu d’une simple motte de terre y sera de même. Le lieu d’une étincelle est en haut, comme y est le lieu de la masse totale du feu. Par conséquent, si le lieu de l’infini est d’être en soi, le lieu de la partie de l’infini sera tout pareil, et elle aura également son repos en elle-même.

Mais je reviens à mon sujet, et je dis qu’il est impossible de soutenir qu’il y a un corps sensible infini, sans détruire cet autre principe incontestable que les corps ont un lieu qui leur est propre selon leur nature. En effet, tout corps sensible est ou pesant ou léger. S’il est pesant, sa tendance naturelle le dirige au centre ; s’il est léger, elle le porte eu haut. L’infini, en supposant que ce soit un corps sensible, est nécessairement soumis cette condition, qui est commune à tous les corps. Or, il est évidemment impossible, et que l’infini dans sa totalité ait l’une ou l’autre de ces propriétés, c’est-à-dire qu’il soit ou tout entier pesant ou tout entier léger, et qu’il ait une de ces propriétés dans une de ses moitiés, et l’autre dans l’autre moitié. En effet, comment diviser l’infini ? Comment une partie de l’infini serait-elle en bas ? et comment une autre partie sera-t-elle en haut ? En d’autres termes,