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faire toutefois quelque idée, pour mieux suivre tous les progrès de la science.

Parménide et Mélissus soutenaient que tout être, quel qu’il soit, est essentiellement un, et ils ne voulaient pas même distinguer dans l’être la substance et les attributs. Ils confondaient tout ce qui entre dans la composition de l’être, et tous les êtres, sous cette obscure formule, dont Aristote s’attache à démontrer l’inanité. Les mots d’être et d’un ont plusieurs sens, et il ne serait pas mal de bien marquer dans lequel de ces sens différents on prétend les employer. L’être existe avec une unité apparente ; mais pour peu qu’on veuille examiner cette unité, on y découvre bientôt une multiplicité d’éléments. La réalité de l’être n’est pas la même que celle de ses attributs et de ses accidents.

Les attributs n’existent pas par eux seuls, et il faut préalablement et de toute nécessité, l’être substantiel pour les soutenir et leur communiquer une réalité que par eux-mêmes ils ne possèdent point. En regardant aussi à la définition des êtres, on voit sans peine qu’ils n’ont pas cette unité prétendue qu’on leur suppose si gratuitement. L’homme par exemple, quand on le définit, est un animal bipède. Or la qualité de bipède n’est pas un accident de l’homme ; elle n’en est pas