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est indivisible, et non plus divisible ? Alors, il est impossible qu’un être réel, un être actuel, soit infini, parce qu’il faut toujours qu’un tel être soit une quantité déterminée, c’est-à-dire une quantité qui est précisément le contraire de l’infini. Que si l’on cesse de soutenir que l’infini soit une substance, et si on le réduit à être un simple attribut, dès lors il cesse d’être un principe ; et par suite, le véritable infini, c’est ce dont l’infini est l’attribut, et non plus l’infini lui-même ; c’est l’air, par exemple, si l’on prend l’air comme infini ; c’est le nombre pair indéfiniment divisible, si c’est le nombre que l’on considère. En un mot, c’est se tromper étrangement sur l’infini, que d’en faire avec les Pythagoriciens, une substance, et de le regarder en même temps comme formé de parties diverses.


VII.


Nous savons bien qu’on pourrait étendre encore l’étude que nous faisons ici et qu’on pourrait considérer l’infini non seulement dans la nature, mais aussi dans les mathématiques, dans la pensée, et dans les choses qui, comme elle, n’ont pas de grandeur. Mais loin d’élargir le cercle, nous préférons le borner ; et comme la Physique ne doit s’occuper que de choses sensibles, nous nous astreindrons à cette seule question de savoir si, parmi les choses que perçoivent nos sens, il peut y en avoir une dont le développement soit infini. Nous nous servirons d’arguments rationnels et d’arguments physiques, pour prouver qu’il n’y a pas de corps sensible qui soit infini.

Logiquement, il y a contradiction à ce qu’un corps soit