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un simple attribut des éléments qu’ils admettaient, l’air, l’eau et les intermédiaires analogues. Parmi les philosophes qui limitent le nombre des éléments, soit à deux, soit à trois, soit à quatre, personne n’a songé à dire que ces éléments en nombre fini fussent infinis en grandeur. Mais ceux qui supposent les éléments en nombre infini, comme Anaxagore avec ses parties similaires ou Homoeoméries, et Démocrite avec ses germes et ses atomes partout répandus, ceux-là pensent que l’infini est composé par le contact universel des choses, et leur absolue continuité. Anaxagore affirme qu’une partie quelconque du monde est un mélange pareil à tout le reste de l’univers, se fondant sur cette observation, d’ailleurs fort contestable, que tout vient de tout dans l’état présent des choses. De là il tire cette induction que tout à l’origine des choses était dans tout, que la chair, par exemple, qui aujourd’hui est distincte de l’os était alors de l’os aussi bien que de la chair, ou telle autre chose, que toutes choses étaient confondues pêle-mêle les unes avec les autres, en un mot que tout était tout. Selon lui, il y a dans une chose quelconque non seulement un principe qui distingue cette chose de toutes les autres, mais aussi des principes qui peuvent distinguer toutes les autres choses. D’autre part, comme tout ce qui se produit actuellement sous nos yeux vient d’un corps semblable à celui qui est produit, et qu’il faut bien un principe à la génération des êtres, qui est très réelle, sans d’ailleurs qu’elle soit simultanée et confuse comme le croit Anaxagore, il en concluait que le principe de toute génération est en définitive unique ; et ce principe unique de tout ce qui est, Anaxagore l’appelait l’Intelligence. Or, l’Intelligence qui ne