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que le médecin opère, etc. Le procédé serait le même pour tous les cas possibles du mouvement, et l’on ferait subir les mêmes changements à la définition que nous en avons essayée.


IV.


Après avoir donné une idée toute générale du mouvement, nous poursuivons le cours de notre étude. La science de la nature, telle que nous la concevons, s’occupe nécessairement de trois choses : les grandeurs, le mouvement et le temps ; et ces trois choses, qui comprennent à peu près tout, doivent être ou infinies ou finies. Je dis qu’elles comprennent à peu près tout, parce qu’il y a quelques exceptions ; et, par exemple, il y a des choses qui ne peuvent pas être ni finies ni infinies ; ainsi, le point en mathématiques et la qualité dans les choses ; car ni la qualité ni le point ne peuvent être rangées ni dans l’une ni dans l’autre classe du fini ou de l’infini. Il convient donc, quand on étudie la nature, d’étudier aussi l’infini ; et c’est ce que nous allons faire en nous demandant si l’infini existe ou s’il n’existe pas, et en recherchant, une fois son existence reconnue, ce qu’il est essentiellement.

En nous livrant à cette étude, nous ne faisons qu’imiter les autres philosophes, qui ont pensé, comme nous, qu’elle est indispensable à la science de la nature ; et tous ceux qui ont quelque autorité en ces matières, se sont si bien occupés de l’infini qu’ils en ont fait un principe des êtres. Les uns, comme les Pythagoriciens et Platon, pensant que l’infini est le principe essentiel des êtres, et non pas un attribut et un simple accident, en ont fait une substance