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un seul et même acte. La distance est la même sans doute entre les cieux points ; mais ce n’est pas identiquement la même chose d’aller du premier au second, ou du second, au premier.

Pour résumer ceci en quelques mots, je dirai qu’à proprement parler, ni l’enseignement et l’étude, ni l’action et la passion ne sont une seule et même chose. La seule chose identique de part et d’autre, c’est le mouvement, dont l’action et la passion ne sont que des modes divers ; car on peut distinguer rationnellement l’acte d’une chose qui agit sur une autre, et l’acte d’une chose qui souffre l’action d’une autre chose. Sous ces deux faces, c’est toujours le mouvement.


III.


Telle est donc selon nous la définition du mouvement, soit considéré en général, soit considéré dans ses espèces ; et les explications que nous avons données suffisent pour qu’on ne soit pas embarrassé à définir chacune des espèces particulières. Par exemple, si l’on voulait définir l’espèce de mouvement qu’on appelle l’altération, c’est-à-dire le mouvement dans la qualité, on dirait que l’altération est l’acte ou l’entéléchie de l’être altérable, en tant qu’il peut être réellement altéré. On pourra même trouver encore une expression plus claire, en disant que le mouvement est l’acte de ce qui peut agir ou souffrir, en tant que l’objet est ce qu’il est ; et cela, soit d’une manière absolue et toute générale, soit d’une manière spéciale, selon les cas divers : ici l’acte de la construction d’une maison que l’on construit ; ailleurs l’acte de la guérison