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passion. On sera ainsi amené à. soutenir ces deux absurdités, ou que tout moteur est mu comme le mobile, ou que ce qui ale mouvement ne l’a pas ; car si le mouvement est dans le moteur, ainsi qu’on le prétend, il faut alors que le moteur soit mu, ce qui est contradictoire ; ou bien si l’on dit que le moteur n’est pas mu, ou ne comprend plus qu’ayant en soi le mouvement, il ne l’éprouve pas. Que si l’on prétend que les deux actes sont dans le mobile, c’est-à-dire dans le patient au lieu d’être dans l’agent ou le moteur, de même que le disciple qui étudie réunit en lui l’enseignement qu’il reçoit et l’étude par laquelle il s’applique, je réponds qu’il en résultera cette première absurdité, que l’acte d’un être n’est plus dans cet être, puisque l’action de l’agent sera dans le patient et non plus dans l’agent lui-même ; puis, une seconde absurdité non moins évidente, c’est qu’une seule et même chose pourra avoir à la fois deux mouvements différents et peut-être même contraires. Mais comment concevoir dans un seul et même être deux modifications diverses, lesquelles tendraient cependant à la même fin et à la même forme ? Dira-t-on qu’il n’y a qu’un seul et même acte pour l’agent et le patient ? Je réponds que c’est impossible, parce qu’il est contre toute raison que deux choses d’espèce différente, comme le sont l’agent et le patient, puissent avoir un seul et même acte. Que si l’on identifie l’enseignement que reçoit le disciple avec l’étude personnelle qu’il fait pour s’instruire lui-même, l’action avec la passion, alors il faudra admettre aussi, qu’enseigner est la même chose qu’étudier, que souffrir et agir sont tout un, que quand ou enseigne ou étudie, et que celui qui meut est aussi celui qui souffre et qui est mu. Je conviens